Métadiscours et menace sociale: L’Etna chez soi de Villiers de l’Isle-Adam et Soumission de Michel Houellebecq

  • Paola Salerni
Keywords: Manipulation auctoriale, peur, idéologie, pouvoir, intellectuels

Abstract

Résumé

Villiers de d’Isle-Adam et Michel Houellebecq ont ciblé les tensions de leur société pour en dévoiler les tabous linguistiques et se rapprochent par le métalangage techniciste et la polyphonie du réel. Les lecteurs bourgeois de la Troisième République ont été troublés par la «chronique» de Villiers L’Etna chez soi illustrant le projet de leur extermination: l’écrivain avait manipulé l’«actualité sociale et politique» en exploitant surtout la propagande anarchiste. Par l’ambiguïté de sa posture d'énonciation — la volonté de rendre compte du réel selon le procédé morbide de l’écrivain-voyeur — et un engrenage descriptif rationnel, il a fait bousculer son lecteur entre le mécanisme fictionnel et celui de la véridicité scientifique. Peu apprécié à l’époque et critiqué encore de nos jours, ce récit visait à déstabiliser la solidité″ de la classe sociale responsable du système politique et qui continuait à sous-estimer la production de l’écrivain. Dans Soumission, Houellebecq
projette — par le procédé dystopique et la spatialisation — «une société dans tous ses états» : en poussant ce nouveau réalisme jusqu’à ses extrêmes limites, il parvient à une subversion idéologique. En suivant l’existence de son
protagoniste, sorte d’anti-héros célibataire et par l’émergence du malaise français quant à la question de l’identité nationale, on retrouve en filigrane la faillite de la laïcité, l’attitude opportuniste des autres personnages — les universitaires en particulier — face à une prétendue islamisation de la vie française: le sujet du roman a été jugé tantôt comme une sorte de science- fiction politique, tantôt comme une mise en perspective «polémiste» du système politique et social français. Les deux procédés ont posé la question de la liberté et de la responsabilité de l’écrivain et ont remis en discussion le pouvoir des media dans la vie politique et dans la formation de la pensée collective.

Mots-clés: Manipulation auctoriale; peur; idéologie; pouvoir; intellectuels

 

Villiers de l’Isle-Adam e Michel Houellebecq hanno preso di mira le tensioni latenti nella loro società facendone emergere i tabù linguistici. I lettori borghesi della Terza Repubblica hanno accolto con turbamento la cronaca di Villiers L’Etna chez soi che illustrava il progetto del loro sterminio: lo scrittore aveva “crudelmente” manipolato l’attualità sociale et politica sfruttando la propaganda anarchica. Con l’ambiguità della propria posizione enunciativa — la volontà di render conto della realtà con il procedimento morboso dello scrittore-voyeur — mantiene il lettore in sospeso fra il meccanismo della finzione e della credibilità scientifica in materia di esplosivi. All’epoca poco apprezzato e ancora criticato ai nostri giorni, il racconto mirava a destabilizzare la ″solidità″ della classe sociale responsabile del sistema politico che non riconosceva il valore delle opere di Villiers. In Soumission, Houellebecq proietta — con un procedimento distopico e un metaforico paradigma spaziale — le forme della sua società: spingendo all’estremo l’anticipazione realista dei risultati elettorali, ne prospetta la sovversione ideologica. Seguendo l’evoluzione del protagonista, una sorta di anti-eroe gravato dalla sofferenza fisica e ideologica “fine secolo” e con l’emergere del disagio francese riguardo alla questione dell’identità nazionale, in filigrana si ritrovano il fallimento della laicità e l’atteggiamento opportunista dei personaggi — in particolare dei docenti universitari come il protagonista, specialista di Huysmans — di fronte a una possibile islamizzazione della vita francese e, di lì a poco, europea: il soggetto del romanzo è stato giudicato sia come un esempio di fantascienza politica che come un’anticipazione polemica del sistema politico e sociale. Le due opere, ravvicinate dal procedimento tecnicistico e dalla rappresentazione polifonica della realtà, hanno posto la questione della libertà e della responsabilità dello scrittore e rimesso in discussione il potere dei media nella vita politica e nella formazione del pensiero collettivo.

Parole chiave: Manipolazione autorale, paura, ideologia, potere, intellettuali 

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